DU 1 AU 4 AVRIL 2023 / DU DAUPHIN ROUGE AU ZEBRE….. MAROC

Non, ne vous inquiétez pas…le soleil ne m’a pas tapé sur la tête.

Le dauphin est le symbole du camping d’Asilah que nous quittons en ce 1 avril et le zèbre est celui du camping que vous découvrirez à la fin de cette note……

Cinquante kilomètres plus au sud, toujours sur la côte Atlantique. Nous visiterons le site de Lixus qui est situé un peu avant la ville de Larache. 

Annoncé gratuit sur notre guide datant de 2014, Lixus, il en fût autrement à notre arrivée. Après un minimum pour pouvoir entretenir les sites, cela est bien normal. Par contre, ici comme pour beaucoup de sites gérés par le ministère de la culture, on remarque qu’il y a deux tarifs, un pour les Marocains et un autre 6 fois plus élevé pour les autres….Même si le montant final reste…à ce jour raisonnable et acceptable, il peut faire « débat » (1€ pour les locaux et 6 pour nous).

Lixus constitue l’un des plus anciens sites de peuplement du pays. On y trouve des ruines Carthaginoises datant du VIème siècle avant J-C. Les Romains leurs succéderont avant d’abandonner la cité au Vème siècle après J-C.

Les vestiges misent au jour ne seraient qu’une infime partie de ce que fût Lixus. L’accès payant a dû aider à financer l’aménagement et la sauvegarde du site…mais on ne va pas se le cacher, on est loin de la qualité et de l’intérêt de Volubilis situé au nord de Meknès.

Deux options….la première, on traverse rapidement le site en se disant « se ne sont que des tas de pierres » ou la deuxième, on lit la brochure donné à l’entrée ainsi que les panneaux explicatifs et comme dirait Stéphane Plazza, « il faut se projeter » et avoir une bonne dose d’imagination pour un lieux datant de plus de 2 000 ans.

Des le début nous découvrirons le quartier spécialisé dans la fabrication des salaisons de poisson. Evidement, situé proche du fleuve et de l’emplacement présumé du port de la cité. Il est composé de 10 usines et 150 bassins (cuves de macération du poisson). Il fût le plus grand complexe de ce genre dans tout le bassin méditerranéen. 

L’amphithéâtre demeure le seul édifice de spectacle mis au jour dans un site antique au Maroc.

Oui, j’admets…Déjà sur place, reconnaitre l’amphithéâtre n’est pas évident …et cela l’est encore moins sur une photo !!!!

Concernant les thermes publics, impossible de vous les expliquer, tant l’imbrication de pièces est importante. 

Le quartier résidentiel a été construit sur le sommet de la colline. Il était composé de nombreuses demeures romaines. Euh !! oui, romaines. Pratiquement au même moment Sandrine et moi avons pensé à la même chose….nous visitons bien un site romain…au Maroc !!!! Quel empire….

Comme toujours ces maisons avaient tout le confort et étaient richement décorées. Des mosaïques découvertes seule une….sauf oublie, est visible sur place. Les autres, les plus belles, ont été déplacé au musée archéologique de Tétouan. 

L’ensemble palatial est composé d’un palais et de ses annexes, d’un temple, de thermes et d’une villa d’époque médiévale. 

Une bonne vision de l’ensemble…

Nous avons de l’imagination mais nous étions loin, très loin du compte avant de découvrir la restitution du complexe. 

Après un petit repas le long du fleuve…..nous roulerons une bonne partie de l’après-midi.

Par choix, car l’option de s’arrêter sur la lagune de Moulay Bousselham n’a pas au final, était retenue. Plus de camping, des avis mitigés et divergents sur la sécurité des parkings et sur la présence ou non des oiseaux à cette époque de l’année.

Et par erreur de route…. Que se soit au Maroc ou dans les autres pays, nous évitons au maximum les autoroutes. Parce que l’on si ennuis, on n’y voit souvent pas grand-chose et reconnaissons le…par économie. Donc pour rejoindre Kénitra, nous prenons une route qui longe l’autoroute pensant qu’il s’agissait de la Nationale 1…..belle erreur !!

Certes, elle était à…..90% revêtue mais avec pas mal de trous et elle nous fera traverser un secteur agricole spécialisé dans le maraichage, principalement la pomme de terre (déjà sortie de terre) mais aussi des fraises, avocats et surprise, de la mangue.

Beaucoup d’activités, beaucoup de monde, de camions en tous genres, de transport d’employés…Bref, la patience et la prudence ont été deux vertus à mettre en pratique. Vous pensez bien que l’on s’est fait remarquer !!!  

Si la vision et la découverte ont été au début agréable, la longueur de cette fameuse route « des patates » comme nous l’appellerons plus tard, nous pèsera, voir nous stressa un peu….Nous arriverons à retrouver cette fameuse N1 pour Kénitra.

Si pendant le ramadan, les journées sont plus calmes qu’à l’accoutumé, aux environ de 16 heure, l’effervescence des centres-villes redouble, et leur traversée est toujours aussi « rock’n roll ». Il faut avoir les yeux partout et être TRES vigilant.

Kénitra ne sera qu’une pause dodo dans le camping municipal….aux secours !!! Mais bon, au final la nuit sera calme et reposante…si l’on excepte les appels à la prière de 20H, 22H et…..4 Heure du matin. 

    Si le camping de Kénitra ne nous laissera pas un grand souvenir, le lendemain matin nous nous rendrons au lac de Sidi Boughaba, un site naturel protégé car sur la route des migrateurs entre l’Europe et l’Afrique. D’un accès facile, avec un parking gardé….idéal pour deux nomades amoureux des oiseaux. 

Une petite balade d’un peu plus d’une heure entre genévriers et eucalyptus à la recherche d’oiseaux….pas grand monde sur le lac ou dans les airs mais malgré tout…..

Pour la première fois, le foulque à crête. 

Sous réserve….la Nette Rousse.

Un rapace chopé en plein vol….Yes…. !!! 

Le site est bien aménagé, balisé et l’observatoire est idéal….

On regrettera encore une fois….même si ce problème s’améliore….

Si sur l’eau pas beaucoup d’oiseaux à cette époque de l’année…mais sous l’eau….

Ils commencent à fleurir. 

Déjeuner sur place puis direction la station balnéaire de Medhia située juste à côté. 

A cette époque, pas grand monde mais l’été…A quelques kilomètres de Kénitra, cela doit être autre chose !! 

Pour nous rendre à notre bivouac, nous rentrerons un peu dans les terres. C’est après Mirflet que nous avions repéré la possibilité de dormir sur une exploitation viticole…l’hacienda des cigognes !! 

Depuis deux générations, la vigne est leur passion. Déjà propriétaires d’une exploitation, en 2013 ils ont loué ce grand domaine viticole de 120ha qui appartient à l’état. Historiquement créé sous le protectorat Français en 1951, les installations du bâtiment principal ont été entièrement rénovées. C’est Jalil, le fils qui nous le fera visiter. La production regroupe du rouge, du blanc mais aussi du gris, vin que nous ne connaissions pas, entre le blanc et le rosé.

L’investissement a été plus loin avec cette toute nouvelle machine à embouteiller qui nous a été annoncé à 300 000 € !!! 

La totalité de la production est pour le marché local….oui….local. Car malgré que nous soyons dans un pays musulman, le Marocain apprécie pour ne pas dire plus, le vin.

Le stationnement est gratuit mais il est proposé de manger chez le propriétaire, lui-même. Nous serons très bien accueillies par Jalil, sa femme et leur petit garçon de 3 ans. Installés dans une grande pièce, nous dinerons en tête à tête sur une table bien dressée, éclairée d’une petite bougie….

Un repas simple mais très copieux avec salade Marocaine, tajine de poulet et une imposante assiette de fruits frais….Eau, mais, il va de soi avec une bonne bouteille de vin rouge (cépage syrah) de 2021 …. 14°, quand même. L’addition sera des plus raisonnable, 36€, et rappelons que nous ne devions rien payer pour la nuit. 

Après une nuit très calme, l’achat de quelques bouteilles…chut, il ne faut rien dire !!!

Nous ne pouvions pas ne pas faire quelques photos de celles qui reviennent tous les ans à l’hacienda…Deux couples ont élu domicile de part et d’autre du bâtiment le plus ancien, avec un style de construction de nid bien différent….

Le « tout en hauteur »…

Et le « tout à plat » 

Le 3 avril sera une journée tranquille, de transition….rien de prévu si ce n’est découvrir en empruntant de petites routes….et de petites villes, toujours aussi désertes le matin..

Dans l’une d’entre elle, un petit marché nous attire…pas un européen….mais nous croiserons soit des sourires ou l’indifférence. Nous découvrirons un légume…malgré que le vendeur ne parle pas le Français, nous comprendrons qu’il s’agissait d’une courge ressemblant au potiron qui est utilisée dans les tajines et couscous.  

 Quelques achats de fruits et légumes et de pain, puis, en repartant…à nouveau, nos amis les cigognes…mais après le « tout en hauteur », le « tout à plat », passons à la version HLM…sur un pylône téléphonique.

Après on s’étonne d’avoir une mauvaise réception …. !!! 

Un paysage vallonné…

Parsemé de petites exploitations. 

Pour accéder à un plateau, une belle montée…. sinueuse, comme vous pourrez le constater sur la photo du GPS….. « Tranquille, on a le temps » !! 

De petits villages…

Concernant les écoles, elles sont toujours repérables notamment les primaires car toujours de couleurs vives….Depuis pas mal d’années maintenant, le roi a fait de l’éducation une priorité. On trouve des écoles partout même dans les endroits reculés du pays. Malgré leur nombre, les multiples bus scolaires, on voit tous les jours des enfants en bas âge dont les plus jeunes ne doivent pas avoir plus de 5 ans, marchant seuls ou en petit groupe le long de la route pour rejoindre leur maison qui semble parfois très éloignée de l’école. 

Une autre priorité du roi semble bien être le développement et l’amélioration du réseau routier. La route qui nous mènera à Kénifra bénéficie de travaux importants d’élargissement ou de réfection « totale » de son revêtement….

Pour la signalisation des dangers, les cônes sont la plus parts du temps absents et remplacés par des pierres… 

La pratique de déposer une pierre sur le bord ou voir dans les cas extrêmes, sur la route est, aussi pour signaler qu’il y a un trou derrière…toujours être sur ses gardes !!!

Pour le revêtement de la route, parfois on recouvre la totalité….parfois …..on fait cela en deux fois….là….au moins….on aura pas besoin de repeindre la bande centrale !!! 

Sur ces plateaux centraux, on voit encore de l’eau dans les rivières et les prairies sont vertes. 

Notre bivouac se fera à nouveau dans un lieu calme….chez un couple Germano-Marocain qui possède une petite exploitation agricole. Une histoire d’amour commençait, il y a trente ans. Monsieur, venu en vacance de son Allemagne natale tomba en panne dans cette petite ville d’Aguelmouss….il fera appel au mécanicien du coin….la réparation prendra du temps…mais en attendant les pièces, Joachim tomba amoureux de Saïda, la fille du mécanicien. La voiture ne sera jamais réparée mais la belle histoire d’amour dure toujours. Ils ont construit une belle maison, pierre par pierre et se sont par la même occasion découvert une passion pour les fossiles et pierres semi-précieuses comme les Agates…

Le 4 avril, beaucoup de kilomètres….trop de kilomètres !!! 324 au total….oui, vous pouvez sourire. Cela ne parait pas beaucoup mais au Maroc, cela commence à faire. Surtout quand les 80 derniers seront sur une route pas facile et que vous voyez la nuit arriver !!!!

Bref…il y a bien pire dans le monde actuel !!!!

Essayant d’aller là, où nous n’avions pas été lors de nos deux précédents voyages, nous continuerons notre route en direction du centre où se trouve Béni-Mellah. Avant notre départ, nous repérons sur le net un ksar dominant la ville, les photos sont impressionnantes…mais à l’arrivée…Bof…bof. Dans les faits, le ksar Ain Asserdoun est minuscule, sans grand intérêt et vide à l’intérieur !!! 

La vue sur la ville rattrapera notre déception…

Ainsi que les jardins en contre-bas…

Quelques photos avant Béni-Mellah….

Venons-en…à l’éclairage public. Nous serons régulièrement surpris et interrogés par l’opulence des lampadaires….. dans pratiquement toutes les villes que nous traversons, distant parfois de quelques mètres seulement, ils ornent les trottoirs sur des centaines de mètres voir kilomètres. Quand on connait le peu de véhicules roulant la nuit . On est étonnés, qui plus est quand on voit la qualité et le prix que ce type d’équipement doit coûter…Etrangeté des investissements publics !!!???   

Les « fameux » 80 kilomètres seront en fin de journée fatiguant et en plus sans intérêt. La faute revenant à moi….j’avais repéré un pont métallique à voir….et un canyon à ne pas manquer….SAUF que….nous n’en avons rien vu…..Soit, je me suis complètement trompé de route ou le site en question est à oublier…..GGGRRRRRR

Mais la patience et la persévérance payent toujours et nous arriverons au final avant la nuit au camping Zebra près des cascades d’Ouzoud, qui…..a donc comme symbole…..un zèbre !!!!

C’est donc ainsi que s’achève cette longue note avec ces 59 photos…..La suite…des que je le pourrais car même si j’aime vous écrire et vous faire partager notre voyage, cela prend beaucoup de temps…d’où le décalage entre la date des faits et la date de la publication……