DU 26 AU 28.08.2022 / EN DIRECTION DE LA BRETAGNE……

En direction de la Bretagne, nous ferons une halte en Vendée…..

Le 26 au matin, nous essayerons de ne pas trop trainer car il faut reprendre le « rythme »… les bonnes habitudes et reflexes de la vie en camping-car !!!! Ce départ, un peu plus matinale qu’à l’accoutumé était à ma demande…..260 kilomètres, nous séparaient de notre prochaine destination où je souhaitais arriver au plus tard, en milieu d’après-midi ……pour travailler !!!!

De mémoire, arrivée entre 14H30 et 15H……sauf que mon « patron » n’était pas au rendez-vous !!!

Avant que je réponde au suspense intenable que je vous fais subir…. « Mais de quel travail parle-t-il ? Quel est ce rendez-vous mystère ? »……

Un petit aparté sur notre organisation de bivouac. Si en Amérique du Nord, c’est l’application Ioverlander qui nous a été très utile, nous nous apercevons qu’en France c’est Park4night qui est bien plus utilisée. On y trouve bivouac nature, aire de service gratuite ou payante, site de pique-nique, de stationnement de jour……Mais plus les jours passent et plus c’est notre adhésion à France Passion (30 € par an) que nous utilisons….un vrai bonheur que nous devons à nos amies Christelle et Céline qui nous l’ont fait découvrir. France Passion regroupe 2100 lieux d’accueils pour CC dans des fermes, vignobles, maraichers, ostréicoles, petits sites touristiques….Le principe est simple, pas de réservation (ce ne sont pas des professionnels de l’hôtellerie qui gère un planning), on se présente à notre arrivée et voilà….la nuit sur place est gratuite et le plus souvent dans des endroits charmants, avec de la place pour s’installer, au calme et avec des hôtes accueillants…l’achat de produit ou service n’est pas obligatoire mais en sélectionnant le type de production et ses besoins alimentaires ou autres….du style bière, vin, spiritueux …..on fait d’une pierre deux coups, on achète local, souvent bio et …en direct au producteur…..bon y’a aussi du cidre, des jus de fruits, des sirops !!!!

Et c’est donc dans un France Passion que je souhaitais découvrir le métier de saunier…

Mais Stéphane Guichen qui a repris ou pour être précis remis en état ce salin (la Galopinière) il y a un peu plus de vingt ans, n’était à ma grande surprise pas là malgré ce qu’il m’avait dit la veille. Mais que son saisonnier allait nous accueillir. Sauf que ce dernier qui vit dans la cabane près du salin, n’arriva qu’en début de soirée. Pas très grave , il s’était pris une après-midi de repos !!!!

Mais au soleil couchant, Chahen sera une source de connaissance entre démonstration du métier de saunier, histoire du sel, des salins Bretons, information complète sur les différents types de sels, leurs utilisations…. mais aussi riche d’anecdotes. Bref, tout ce que l’on aime. Un grand merci à ce jeune, sympathique, courageux, instruit…comme quoi, tout n’est pas perdu !!! 

Pour finir….alors qu’un de ses amis s’essayait au métier, Chahen nous fera gouter à l’intérieur de la cabane différents sel nature ou avec des mélanges de différentes baies. Au premier abord ….curieux de tester….de déguster comme cela du sel par petites pincées…mais au final pas désagréable, intéressant et conviviable car nous n’étions pas seul mais en compagnie de quatre autres familles en CC qui elles aussi passeront la nuit ici…des tarifs très abordables….vous l’avez compris….nous ne manquerons pas de sel pendant le voyage !!!

Ce salin est composé de 19 bassins ou plutôt « œillets » qui sont entièrement dessinés et construits en argile, matériaux étanche, modulables et très riche en oligo-éléments qui donneront la spécificité du sel artisanale. De plus chaque saunier apporte par son travail, par ses secrets tant de petits plus qui font la différence avec un sel « industriel » dont les œillets sont en béton, les réglages gérés par ordinateur et la récolte effectuer avec des engins de chantiers !!!!

Stéphane en reprenant ce salin abandonné depuis des dizaines d’années et comme tous ceux qui l’ont suivi, il se faisait traité de….fou !!! Il faut dire que tout le marée Breton était dans le même état, la demande de sel de conservation s’effondra dès le début du XXème avec le développement de la conserve puis sera réduit à néant avec le modernisme et l’arrivé du réfrigérateur !!!!

J’ai bien écris « marée Breton » alors que nous étions en Vendée….mais d’après les explications que l’on nous donna…historiquement nous étions bien, déjà en Bretagne !!! Il faut dire que les « frontières » de cette région ont toujours eu du mal à être figées …..De plus qu’en on apprend que les notables Bretons du moyen-âge ne faisaient pas payer de taxe sur cette denrée si demandée à l’époque….On comprend pourquoi pendant des centaines d’années, les petites mains du peuple devront assécher des milliers d’hectares sur la mer pour l’enrichissement de ces dits-notables !!

Notre petit salin comme tous les autres de la région battra cette année son record de production précédemment établit en 2003 avec 19 tonnes. Cette année sur une surface qui il faut le reconnaitre n’est pas très importante…c’est 35 tonnes qui seront sortis à la force des bras des 19 œillets en….2 mois !!! 

Tous les éléments ont été réunis pour atteindre ce chiffre…soleil, chaleur, vent et pas de pluie. On a trouvé quelqu’un pour qui le changement climatique a du « bon » !!!

La méthode de production n’a pas changé depuis…les romains. On amène l’eau de l’océan par des canaux (des kilomètres), puis elle s’achemine dans différents bassins qui au fur et à mesure porte le degré de salinité de 30gr par litre à un minimum de 280 gr, teneur minimum pour que le sel se produise par évaporation de l’eau….

Les outils eux aussi, n’ont que peu évolué. Un seul a changé la vie des sauniers. Son introduction remonte à la fin de la deuxième guerre mondiale, cette dernière rendit plus facile l’accès au pneu. Les sauniers les installèrent sur…des brouettes. Elles leurs permis de charrier beaucoup plus facilement les centaines de kilos quotidiens qu’ils devaient auparavant bouger à dos d’homme !!! L’utilisation des brouettes ne pouvait être faite avant le pneu car la roue en bois détruisait les contours des œillets…. 

Je vous avais prévenu, Chahen notre guide était intarissable…. Si j’ai bien tout compris, nous apprendrons aussi que la production industrielle du style Aigues-mortes avec ses montagnes de sel ne destine qu’une infime partie à la consommation. La majeure partie ne part pas l’hiver sur nos routes comme je le pensais mais dans des sites pétroliers et chimiques pour la fabrication du….plastique. Le sel industriel n’est pas autre chose que du Chlorure de Sodium. Le chimiste enlève le Sodium, il reste le Chlore, un des trois composant du PVC…..C….comme chlore

Je ne me suis peut-être pas exercé à ce dure métier qui est maintenant sauvé mais j’étais loin de me douter que perdu au milieu de ce petit salin….j’en apprendrais autant !!!

La totalité de la production de ce marais est vendu sur place ou dans le nord-Bretagne par Stéphane. A noter que sa « folie » des débuts ne la toujours pas quittait…..il livre son sel….en voilier !!!

Samedi 27…..Rapprochons nous un peu plus de l’océan, en nous arrêtant au petit port du Bec ou comme certains l’ont baptisé « le petit port Chinois », en cause ses nombreux pontons en bois. 

Cette baie est une des plus importantes en production Ostréicoles avec « l’huitre Vendée Atlantique » mais aussi en pêche de sèches, encornets et soles. Ici, le plus souvent les pêcheurs ou pêcheuses utilisent le chaland (bateau à fond plat)  

A force de se rapprocher de l’Atlantique, on a bien fini par s’y noyer…heureusement c’était la marée basse !!!! 

Du port du Bec, nous n’étions qu’à 3 kilomètres de cet « incontournable » lieu touristique Vendéen…. « le passage du Gois». Cette route submersible de 4 km relit le continent à l’ile de Noirmoutier. Sandrine n’ayant jamais fait la grande traversée…nous ferons un simple aller-retour…..Et nous n’étions pas les seuls !!!! 

La tentation était trop grande et avec les 31° ambiant…Nous ne tiendrons plus longtemps pour passer l’après-midi sur une belle plage de Fromentine. Hasard ou « destiné » mais je connaissais déjà cette plage…j’y avais passé des vacances, il y a environ …..40 ans !!!!

Et !!!!…oui…..Je suis toujours aussi ….athlétique…..ça fait peur !!!!

Notre nuit se déroulera de nouveau dans un France Passion. A Bouin, une Ferme-Auberge où l’on élève des chevaux et des vaches Highland. Nous ne testerons pas le restaurant qui ne nous parut pas très net (confirmé par des avis sur le net). Donc nous resterons tranquilles chez nous. Une route pourtant assez loin, nous apporta un peu de bruit. 

Dimanche 28 – Direction la Loire-Atlantique, après quelques corvées techniques inerrantes à la vie en camping-car, nous déciderons de faire une halte à Pornic. Pour notre arrivée en Bretagne, rien de tel qu’une fête…Bretonne !!!! 

Mmmmmm !!! Chouette, des danses folkloriques …..et…allez….on frappe dans les mains !!!

Bon….pas trop longtemps, allons découvrir Pornic et bien…bof….bof !!! Beaucoup de monde…trop de monde autour de ce petit port….

Heureusement quelques belles surprises comme un bouquiniste où Sandrine pourra trouver son bonheur. Et notre première prise photographique, coté oiseaux avec ce surprenant martin-pêcheur…

Bon un peu plus de 30°……on retourne à la plage !!! 

Nous trouverons une plage assez confidentielle et surtout proche d’un parking adapté aux CC !!

Vous remarquerez sur la photo précédente, les nombreuses portes se trouvant sur chaque « étage » de l’escalier qui donnait accès à la plage. En fait, derrière chacune de ces portes se trouve une « un vestiaire » de plage que tout un chacun peut louer….

Sur la route….petite halte pour prendre ces carrelets, utilisés pour la pêche et que l’on trouve fréquemment au bord des cotes ou comme ici le long d’un canal 

Autour de ces filets virevoltaient bon nombreux d’oiseaux que nous attribueront à la famille des hirondelles. Ces dernières sont toujours difficiles à prendre en photo mais heureusement pour nous, deux choisirent de prendre la pose sur le bord d’un carrelet…

Notre nuit sera à nouveau dans un….France Passion. Oui nous en prenons l’habitude, ce soir c’est Annie et Daniel Bouyer à Saint-Père-en-Retz qui nous accueilleront dans leur ferme. Des gens charmants et intéressants, nous pourrons parler de la passion de leur métier mais aussi de leurs difficultés dans un monde agricole géré par « des cols blancs », comme ils disent !!!

Mais, ils nous ont fait part qu’ils levaient le pied car la retraite n’est plus bien loin….Un de leurs projets…..partir en…camping-car. Ils nous confieront aussi qu’ils n’ont jamais pu bien prendre de vacances et qu’en accueillant, en échangeant avec nous, les touristes, ils voyageaient …un peu. Là….grand respect pour le monde paysan !!!

Des espaces pour les CC dignes d’un camping. Ils gèrent aussi sur leur exploitation une petite boutique où est regroupé une sélection de produit d’une quarantaine de producteurs de la proche région. Nous repartirons avec quelques fruits et légumes, saucisses et confiture, bière….Dommage, pas de pain le lundi !!

Demain, on traverse la Loire, pour découvrir le golfe du Morbihan ….