DU 01 AU 03.09.2016 / LE CENTRE ET LE NORD DE LA GASPESIE / CANADA

C’est sous une pluie battante et un 12° que nous prenons la route 299 qui coupe la Gaspésie entre New Richmond et Sainte-Anne-des-Monts, 135 kilomètres sans un village et donc sans station-service. Jusqu’à ce que l’on arrive aux premiers reliefs, la route est plutôt banale, mais de bonne qualité…..Plus nous avançons, plus il pleuvait à boire debout….

Puis viendra, pendant une vingtaine de kilomètres, une zone de travaux….plus d’asphalte mais un mixte de cailloux tassés, de boue…de brume et de flotte. Pas top du tout…. !!!

Au centre de la Gaspésie on trouve le parc national. A l’Est de celui-ci, la réserve faunique des chic­-chocs et à son Ouest celle de Matane. La différence entre un parc national et une réserve faunique n’étant pas très claire dans nos petites têtes, nous irons voir sur internet. Et là, premier choc quand nous tombons sur la première page d’accueil des réserves ; il s’agit d’une photo d’un chasseur visant un orignal…..Les activités proposées sont pour nous, Français à sensibilité écolo, des plus glaçantes….tous les animaux peuvent y être chassés, de l’orignal, à l’élan et jusqu’à….l’ours.

Mais chaque pays, a ses us et coutumes, ses habitudes et réglementations…..La chasse et la pêche sont ici…une passion, un sport….une tradition qui sont très lucratifs pour les réserves. Si cela, vous intéresse….il vous fera débourser environ 1500 $C pour un forfait de cinq jours et pour…un ours et 300 $C de plus pour un….deuxième !!!

Venant du sud, c’est donc d’abord, celle des chic-chocs qui se propose à nous, 1130 km² traversés par une piste carrossable de 60 km. L’entrée est gratuite à l’inverse du parc national. Au vu, du programme annoncé sur leur site, nous y allions plutôt à l’aveugle et espérions trouver des sentiers de randonnées. Nous prenons place sur le petit parking du lac Sainte-Anne, derrière quelques chalets.

Une accalmie….vite, on s’équipe pour quelques photos près du lac…. 

Avec le déluge de la journée, nous commencions malgré tout à nous poser des questions sur l’état des sentiers de randonnées….La réponse arrivera assez vite car vers 17h30, un charmant garde de la réserve, venu accueillir les seuls clients du site….nous demanda de….partir !!!! Lamentable et désespérant !!!

Sans un mot à l’encontre de cette personne, nous repartirons malgré tout furieux et quitterons la réserve, car nous nous apercevrons que les accès en seront difficiles, souvent réservés aux pêcheurs ou même interdit en période de chasse…Celle à l’orignal venant juste de commencer !!!

Les parcs nationaux au Canada sont payants, il faut compter 8,50 $C par personne et par jour, auquel il faut rajouter le prix du camping qui est obligatoire. Il faut donc un budget d’environ 50$C par jour….sans être trop négatif, les parcs du Canada ne sont pas ceux des Etats-Unis. 50$C pour des randonnées en sous-bois, sur des montagnes culminant en Gaspésie à 1268m, avec l’espoir d’apercevoir quelques cervidés…..couplé à un temps des plus humide….Bye-bye…nous ne ferons que passer !!! 

55 kilomètres, nous séparait encore de Ste-Anne sur la côte nord….nous y arriverons alors que la nuit commençait à poindre le bout de son nez. En roulant, j’aperçois un panneau interdisant le stationnement de nuit…..GGRRRRRRRRRRRRR. Une demande infructueuse auprès de l’enseigne alimentaire Métro….nous fera aller voir plus loin….Quelle journée de M.......

Pour info, nous reverrons plus tard et dans d’autres villes, le panneau en question. L’interdiction de stationnement de nuit concerne tous les véhicules pendant des dates précises au cours de l’hiver. Ceci pour permettre le déneigement.

La nuit s’installant et la recherche toujours compliqué dans le noir, nous testerons notre premier camping à Cap-chat. Sandrine parti à la demande du tarif…. «pour un petit CC, sans service et juste…pour dormir », les propriétaires sympas du camping des pirates, lui ferons un bon prix à 20$C…..Fatigués physiquement et nerveusement, nous nous installons à côté des CC locaux et de caravanes aussi grosses que notre Sukha !!! Dans les campings, sur chaque emplacement, caravanes et CC sont branchés en permanence sur les vidanges, sur l’eau et l’électricité…..

A noter que le système de vidange Européen n’est pas compatible avec leur branchement des vidanges, et l’électricité ne nous est pas utile, car en Amérique c’est du 100 volts !!!! 

Une fois bien reposés, nous partirons voir la particularité de Cap-Chat (particularité, qui n’est malheureusement que trop rare dans la région, malgré l’importance des alizées), son site d’éoliennes.

Il y a 80 éoliennes sur le site, comme partout, il y a eu les pour et les contres à propos de l’installation de ces nouveaux moulins à vents qui rappelons-le, produisent une énergie propre, gratuite, sans risque pour les populations et avec un coût d’entretien modique…..par rapport à d’autres énergies !!!

Celle, que beaucoup de personnes dont nous faisons partie,  viennent voir, c’est Eole….l’éolienne à axe vertical, la plus haute du monde avec ses 110 mètres. 

La côte de la Gaspésie du nord est à nos yeux beaucoup plus jolie, elle suit au plus près le fleuve Saint-Laurent. Petites falaises, caps rocheux se succèdent puis l’altitude descend au niveau de l’eau, laissant apparaître plages de sable ou de galets.

Et de plus.... sans menterie, il est plus facile de parquer son motorisé. Dans pratiquement tous les villages côtiers, on trouve des haltes municipales. Sur ces dernières, le plus souvent une cantine est là pendant la belle saison, on peut y manger poutine, hambougeois, roteux, breuvages ou liqueurs sans oublier des patates frites…..

A Matane, nous nous rendrons au poste d’observation pour la montée des saumons. Situé dans le barrage de la rivière Matane, une passe migratoire y a été aménagée pour que puissent se finir la remontée dans leur rivière natale, de quelques 3000 saumons en moyenne, chaque année. Au bout de cette « échelle » à saumon qui permet de monter le dénivelé du barrage, deux « aquariums » permettent de les recenser et de les mesurer.

Depuis 1975, la plus forte se produit en 1980 avec 4600 saumons, la plus faible, trois ans plus tard avec seulement 596. Le « record » journalier fût à ce jour de 245, le 9 aout 2003.

Autre « record », le saumon le plus gros vu dans la passe migratoire, fût observé le 28 juin 1992. Il s’agissait d’une femelle pesant 18 kg 180 et mesurant 121,92 cm. Ci-dessous, sa représentation en taille réelle sur la vitre !!

Nous continuons notre descente en direction de la ville de Québec, en longeant toujours le fleuve Saint-Laurent, mais souvent notre langue fourche, et nous disons la mer….Car il est vraiment gigantesque…..il prend sa source dans les grands lacs frontières entre la Canada et les USA, et parcours 1140 kilomètres avant de se jeter dans l’océan Atlantique, jusqu’à Québec sa largeur est de taille courante pour finir à 130 kilomètres tout au nord !!!! Son débit lui permet d’être une voie navigable des plus importantes au monde pour un fleuve, il est aussi important que celui du Rhin, de la Volga et du Nil réunis. Les plus gros porte-conteneurs y naviguent, nous apprendrons que malgré l’expérience des capitaines de ces navires, un pilote Canadien ayant reçu une formation de 12 ans doit prendre le commandement de chaque bateau pour le guider des Escoumins à Québec. On voit ci-dessous, la délicate manœuvre d’approche pour qu’il puisse monter à bord.

 Parfois, il ne faut pas hésiter à quitter légèrement la 132, pour rentrer dans de petits villages côtiers au charme fou, comme la Baie de sables et surtout Métis sur mer. De part et d’autre de la rue, nous ne savions où donner de la tête, tout d’abord les maisons des francophones simples mais colorées, sans clôtures, ni haies…..à l’inverse celles des britanniques en sont bordées mais elles laissent malgré tout aux regards, la vue de demeures plus cossues.

Bon certains, se lâchent un peu trop…et on trouve un pseudo château à la belle au bois dormant, avec un parc à la Disney….effet des plus kitch qui….pour nous, n’a rien à faire dans le paysage….mais il doit sûrement plaire à ses propriétaires….enfin on espère !!! 

Tout autre chose…..dès que nous faisons une petite pause, les jumelles sont de sortie car le Saint-Laurent est aussi appelé l'autoroute des baleines…..bon pour l’instant….rien. Il faudra être patient !!

Par contre, les oiseaux sont toujours aussi nombreux et nous ne nous lassons pas de les observer et adorons voir les cormorans en train de se sécher les ailes au soleil…

Ils peuvent rester de longues minutes dans cette position…..MDR

Un peu plus loin….on ne sait pas qui avait prévenu de notre passage mais….merci, pour le clin d’œil 

 Mais plus nous descendions…Plus nous nous apercevions que la route pour Québec serait longue et qu’une fois arrivée il nous faudrait faire la même distance mais sur l’autre rive pour rejoindre Tadoussac, le repère des baleines…..Après un rapide calcul…nous prendrons la sage décision de prendre le traversier entre Trois-Pistoles et Les Escoumins. Le coût financier sera plus élevé, mais tout est relatif, on parle de 60$C…alors que le bénéfice temps sera…double. Nous gagnerons en…temps de route, un minimum de deux jours…..et gagnerons d’avoir le beau…. temps qui nous était annoncé pour notre quête des cétacés…..

Arrivée à 17H30 sur le quai sans réservation ou comme dit l’expression Française « la gueule enfarinée »….le bureau fermé….Nous nous attendions à passer la nuit, voir une bonne partie du lendemain à patienter d’embarquer. Mais, j’eu mémoire que lors de nos dernières traversées en ferry…euh ! pardon, en traversier….nous avions payés directement à l’employé en charge de l’embarquement. Le bateau n’étant pas plein….A 18H30, Sukha prenait place à bord de « l’héritage », le célèbre petit traversier qui fait la navette depuis….1973 !!!! Même pas peur….. 

Lors de cette traversée de 29 kilomètres qui dura 90 minutes, aucun aileron en vue mais une belle rencontre avec Gaétan, le responsable de l’encaissement sur le bateau. Une personne ayant beaucoup voyagé, pleine de sensibilité et d’humanité qui fait…du bien. Merci à lui, pour ce bon moment de vie…tout simplement.