DU 14 AU 16.04.2016 / Le nord de la Dordogne / France

Etant toujours à la recherche de lieux différents de ce que nous avons déjà visité et dans le souhait de nous enrichir « intellectuellement » parlant….nous avons repéré que le secteur autour de Nonton était pourvu de bon nombre d’artisanat d’art et de tradition.

Nous continuons toujours un plus au nord de la Dordogne et n’ayant pas notre visa pour la Charente, nous nous arrêterons  à 2 kilomètres de la « frontière » dans un petit village!!!

Varaignes et sa foire annuelle aux Dindons du 11 novembre qui a un rôle primordiale dans l’histoire récente de ce village…. 

En aout 1966, ses habitants créés un syndicat d’initiative pour sauver leur château qui appartient  à un privé qui l’a laissé à l’abandon depuis des dizaines d’années. N’ayant pas l’argent pour le racheter, ils organisent un premier repas, une «  Marende », et lancent dès la fin du mois un 1^er chantier de restauration par 50 bénévoles. Mais surtout ils remettent en route le 11 novembre de la même année,  la traditionnelle foire annuelle aux dindons oubliée depuis la dernière guerre. Sans suivra le rachat progressif du château et sa renaissance. Ils obtiendront même en 1981, le 1^er prix de l’émission « Chefs d’œuvres en péril » d’Antenne 2…(France 2, pour les plus jeunes !!!)

En 1994, création du centre d’étude et découverte du patrimoine et réorganisation complète de l’atelier-musée des tisserands et de la « charentaise »…..oui, oui la célèbre pantoufle qui fera la richesse du Haut-Périgord jusqu’à la crise de 1970.

Encore, un bel exemple de solidarité et de prise en main par « le petit peuple »……

Au rez-de-chaussée du château, on retrouve une reconstitution de l’intérieur d’une maison du début du XXème siècle et à l’étage une complète exposition sur l’histoire du tissage à travers l’évolution des machines. Avec bien sur des spécificités sur la fabrication du jersey et de la « charentaise ». Cela peut prêter à sourire, mais encore une fois, notre disque dur en gardera de nouvelles connaissances (entrée 3€80 pour la visite guidée).

 Ci-dessous, un exemple d’ingéniosité, avec cette machine mécanique permettant de fabriquer en même temps jusqu’à 24 rubans ou galons qui date de 1880 ….

 Nous n’avions pourtant pas abusé du Monbazillac, mais il nous a bien fallu y regarder à deux fois pour comprendre que nous ne rêvions pas…Nous étions bien en Dordogne et pas encore dans la cordillère des Andes quant au détour d’un champ nous sommes tombés nez à nez sur un élevage d’Alpaga !!! 

Nous resterons deux jours à Varaignes, car malgré un temps capricieux, nous apprécierons le calme ambiant et le grand parking de son église, nous servant de bivouac (sans cloche ….la nuit, cela a son importance !!!). Nous irons aussi nous instruire dans le jardin du Lud’eau vive où un parcours ludique regroupe des maquettes de moulins qui permettent ou permettaient grâce à la force hydraulique le nombreuses et diverses action mécaniques (minoterie, meunier, papeterie, ferronnerie, mine….). On regrettera un manque d’entretien des installations….

Pour finir, voici deux petites anecdotes sur Varaignes…..

A l’origine, le monument aux morts n’était pas peint mais simplement en pierre naturelle. Lors de notre séjour, nous avons pu voir la fin de sa rénovation, il a été entièrement peint en blanc et les lettres et nombres initialement gravés, soulignés en noir, rendant les écritures beaucoup plus visibles et c’est là que nous remarquerons un étonnant ….1914-1919…. ??? La dame de l’office de tourisme fut grandement étonnée et ne put nous donner d’explication, idem à la boulangerie…la mairie fermée….le mystère restera entier….

Voici maintenant, un exemple du trafic et vol d’œuvres d’arts. A l’intérieur de la cour du château sur la tour heptagonale de la fin du XVème siècle se trouvait une magnifique porte gothique de plusieurs mètres de haut. En 1929, elle fut démontée et vendue. Il y a deux ans….elle fut retrouvée, elle se trouverait dans une petite ville près de Boston aux Etats-Unis !!!! Ayant un semblant d’adresse et la photo de l’original….nous jouerons peut-être aux détectives…. ???

A suivre…  

A Etouars, la forge ayant réalisé les canons de l’Hermione était fermée à cette époque de l’année nous prendrons la route et passerons devant l’usine de sellerie Hermès juste avant d’arriver dans la ville de Nontron pour y visiter sa coutellerie (dont l’architecte est Stark). Son couteau, le « Nontron » avec son manche en buis, nous est annoncé comme le plus vieux de France, son origine remonterait au XVème siècle…..bon on veut bien les croire, mais celui de Thiers ne doit pas être beaucoup plus jeûne et notre bonne vieille ville du Puy-de-Dôme reste la capitale mondiale de la coutellerie (Cocorico…..).

 Trêve de bataille de clocher, il n’en reste pas moins que les 12 employés s’attachent à perpétuer les gestes ancestraux et à conserver les traditions et c’est bien là l’essentiel. Chaque coutelier fait son couteau de A à Z, sciage du buis et tournage des manches, assemblage et pyrogravure du toujours mystérieux sigle…..A noter qu’il n’ y a plus de forge à Nontron depuis le début du XXème siècle, actuellement les lames viennent de Laguiole qui pour la petite histoire est aussi le propriétaire de l’usine Nontronnaise…..

Nous visiterons aussi le pôle expérimental des métiers d’arts qui accueille des artisans et des expositions. Nous aurons la chance d’en voir une sur la ….coutellerie, avec des pièces exceptionnels et une autre sur de la céramique…où nous accrocherons moins.

A 10 km de là, Saint-Pardoux-la Rivière où nous tenterons de visiter la discrète usine de parapluie Ayrens mais sans succès. Faire du tourisme hors saison a des avantages mais aussi des inconvénients ! Depuis 2009, elle est entrée dans le cercle fermé des « entreprises du patrimoine vivants », labellisées par l’état pour sauvegarder le capital humain autant que celui des procédés et des machines rares. Cette manufacture fut fondée en 1868 à Nontron par un étameur Auvergnat, elle se déplaça à St-Pardoux en 1972. Rodolphe Thiam, le directeur a aussi repris depuis 2010, la maison Sauvagnat à Aurillac, la capitale historique du parapluie.

Pour la petite histoire, ce marché est passé de cent à cinq fabricants en France et ne représente plus que 2 % des ventes….

Nous finirons la journée sous des trombes d’eau à Bourdeilles, un charmant petit village….oui encore un, et son château qui est un lieu privilégiés pour les tournages de cinéma et télévision (Richelieu, la pourpre et le sang diffusé sur France 3 début 2014 par exemple). Pour notre part, nous tournerons…mais autour, l’entrée à 8.90 nous laissera à l’entrée !!! 

Mais nous découvrirons bien d’autre lieux 

Petite aparté sur le wifi, petit rappel, nous n’avons pas de forfait internet, donc dès que possible nous cherchons du wifi…gratuit et là en France, cela se complique. S’il est vrai que nous avons les prix parmi les moins chers, les opérateurs ont bien verrouillés les accès wifi. Si dans les autres pays Européens nous trouvions du gratuit, sur nos 15 premiers jours, nous n’avons trouvé que du payant. Heureusement les offices de tourisme sont là et proposent souvent une possibilité de connexion libre. A Bourdeilles, de notre bivouac sur le bord de La « Dronne », nous aurons de la chance de capter le wifi ouvert de chambres d’hôtes.

Le 16 avril, nous déciderons d’aller à la rencontre d’éleveurs de canards, oies, poulets et….autruches, la famille Deschamps à Celles. Mais…..Nous avons oublié un léger « détail »….la grippe aviaire qui paralyse toutes les exploitations de la région depuis décembre dernier. Abattages systématiques, mise en quarantaine ou interdiction de sortir les bêtes et bien sûr pas aucun contact avec les populations…. !!! Nous ne pourrons donc que discuter avec le propriétaire de la situation. Non loin de sa ferme à Tocane, Mr Deschamps a ouvert une boutique pour les différents produits qu’il fabrique lui-même, mais aussi pour ceux de ses nombreux collègues dans différentes branches d’activités. Un lieu…vous l’imaginez, où les papilles et le porte-monnaie seront de sortie….

Nous n’aurons droit qu’à un drôle et sympathique ballet des 26 autruches qui elles ne sont pas sujet aux directives administratives.

A Neuvic, nous rendrons visite à madame Elias qui comme les six générations de sa famille avant elle continue à s’occuper de l’un des deniers moulins de la vallée de la Verne pour y fabriquer de l’huile de noix et noisette. Ici pas de grande roue mais un système ingénieux qui amène l’eau dans un cylindre en pierre de 80 cm de diamètre avec en son centre une turbine qui fera tourner toute les meules et diverses installations. 

 Une charmante boutique aménagée dans l’ancienne boulangerie, nous permettra de déguster huiles mais aussi d’autres spécialités et ….de sortir quelques euros !!! 

 Une autre particularité de Neuvic est sa pisciculture du domaine Huso, qui sur 19 Ha héberge 110 000 esturgeons sibériens pour commercialiser 6 tonnes de caviar de très haut de gamme…..Non, non…la carte bleue resta bien sage dans le portefeuille…..les visites n’étant qu’en saison estivale !!

Comme depuis deux jours, l’après-midi se termina sous l’orage et la fraicheur….Nous irons nous réchauffer à Villamblard dans la distillerie Clovis Reymond !!! Là aussi, une belle histoire de famille qui débuta en 1834 et qui perdure toujours en cultivant  goût et traditions. L’éventail des apéritifs, liqueurs, eaux de vie et fruits aux sirops est vaste et l’ensemble de la production est faite entièrement sur place……….Etant les seuls clients dans la boutique, cela nous donnera la possibilité de discuter sur le marché de la distillerie artisanale en France ainsi que de sa fabrication mais ….encore une fois la visite des alambics n’est pas possible en cette période…..oui, oui !!!! après une petite dégustation, nous nous laisserons tenter par un apéritif régional à base d’amandes et prunes…..

En résumé, une journée riche en connaissance intellectuelle et gustative et… un peu moins riche pour le porte-monnaie !!!! Mais comme nous disons souvent « profitons de la vie » ……..