DU 09 AU 13 AVRIL 2016 / DE CAHORS A BRANTOME / France

Arrivée à la préfecture du Lot, nous constaterons que la ville a aménagé non loin du centre,  une aire de service et un grand parking gratuit pour les CC…..Cela fait plaisir depuis notre « nouveau départ », nous n’avons eu aucun problème pour trouver des bivouacs, dans le sud-Corrèze, la Dordogne et le Lot, les camping-car sont les bienvenus et de plus l’accueil est au top.

Cahors est….sympathique. Mais un dimanche, d’avril c’est calme….très calme, le quartier historique est…..intéressant….mais nous venions surtout voir…..LE PONT VALENTRE 

Ce dernier fait partie des monuments notoires qui jalonnent le chemin de saint Jacques de Compostelle et fut à ce titre classé au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1998.

C’est en 1306 que les consuls de la ville décidèrent de le faire construire. Ils ne le virent malheureusement pour eux jamais terminé. Les travaux n’en finissaient pas et…ce n’est que dans les années 1380 qu’il fut achevé…..

Dans la série « légende » : On raconte qu’au vu de la lenteur du chantier, l’architecte fit appel au diable pour l’aider à le terminer. En échange, il lui donnerait son âme. Lorsque le pont fut presque terminé, l’architecte le rappela et lui demanda de lui remonter de l’eau pour le mortier de la dernière pierre. Il lui donna pour cela un tamis….malgré tous ses efforts, le diable ne put tenir son engagement de finir le pont….il reparti donc, sans l’âme du malin architecte….

En 1870, Paul Gout en charge de la restauration du pont fit sculpter un petit diable en haut de la tour centrale. 

Dans la série « coup de Guelle » : Souvent quand on habite près d’un site classé ou d’une malheureuse chapelle oubliée de tout le monde ou presque….et que l’on souhaite changer ses fenêtres ou repeindre sa boite aux lettres par exemple… !! L’administration Française est de sortie et cela est parfois compliqué voir….refusé.

Et bien ce n’est pas le cas pour tout le monde, car certains ont eu l’autorisation de construire un bâtiment des plus moderne à 100 m d’un site classé mondialement. Un hôtel « Best Western » 4 étoiles sur un terrain de près de 2200 m²…..navrant….affligeant ce que les sirènes de l’argent peuvent faire !!!!! 

Allez !!! Gardons un meilleur souvenir avec cette dernière photo.

Sur la route de Bergerac, nous ferons à nouveau une petite étape de…. 61 km jusqu’à Monpazier. Bon à cette allure…..on n’est pas près de faire le tour du monde !! Mais de toute façon, ce rythme plus cool était notre choix pour la suite de notre aventure.

Monpazier est une bastide médiévale qui a gardé son aspect et ses dimensions d’origine avec son plan en damier. Sans être « un joyau d’architecture » comme l’indique la brochure de l’office de tourisme, il sera agréable de faire sa visite……..ET……sous un beau soleil et un 23° !!!!! Youpi…… 

 Nous y ferons une belle et intéressante rencontre, Christophe Planchon, un marqueteur d’art qui pendant une demi-heure, nous présentera son métier, sa passion et….ses difficultés d’en vivre. Professionnel depuis 20 ans, il se bat pour faire connaître son travail et le faire perdurer pour les générations futures. Seul marqueteur de Dordogne, il suit les jeunes qui se forment dans cet art. Mais très peu en ferons leur métier, il estime qu’il n’y a qu’une trentaine de marqueteur professionnel en France……….

Après une matinée consacrée à des tâches ménagères et à l’envoie d’une note sur le blog via le wifi gratuit trouvé à l’office de tourisme, nous reprîmes la route direction Bergerac à la recherche d’une balade en Gabarre. Difficulté pour se garer et arrivée tardive, nous amènera à ne faire qu’une petite promenade dans le quartier historique et là….bof…..bof.

Nous ferons malgré tout la connaissance du célèbre Cyrano…..de Bergerac. 

De son vrai nom, Hercules Savinien de Cyrano, né à Paris en 1620, il était le descendant de Ramond de la Rivière qui reçut Bergerac suite à sa reprise aux Anglais en 1385. Homme de lettre et d’épée, Cyrano s’engagea dans la compagnie des mousquetaires gascons du capitaine Cardon de Casteljaloux en prenant le nom « de Bergerac », la propriété où il passa une partie de son enfance. Edmond Rostand s’inspira de ce dernier pour écrire sa célèbre pièce de théâtre en 1897.

Mais depuis notre départ, un certain nom raisonne dans notre petite tête et même si nous ne sommes pas de grands spécialistes…..nous étions « impatients » de découvrir et….déguster….avec modération !!!! Le Monbazillac ………….

Et c’est donc en plein milieu des vignes du domaine de la Lande, propriété tenue depuis trois générations par la famille Camus que nous installions notre bivouac. Ici pas de château mais un accueil au top pour les campings caristes depuis 2001. A 18 heures, tout le monde est convié pour la dégustation…..même si notre maison n’était pas loin….nous avons été très sage, mais sommes malgré tout reparti, avec plaisir, avec un carton de vin.

La soirée se termina par une balade dans le village et dans le parc du château de Monbazillac.

Nous sommes revenus juste à temps pour admirer de notre lit le spectacle du coucher de soleil sur les vignes……….SUPERBE !!!!!!!!!!!!!! 

Le lendemain, nous quitterons gentiment cet agréable bivouac et redescendrons sur Bergerac, au vu l’heure avancée de la matinée….nous déciderons de faire une pause…..laverie. Nous trouverons notre « bonheur » chez….. Intermarché qui en équipe de plus en plus ces établissements. Bonne idée pour les voyageurs et même pour tous ceux qui veulent laver un volume important (couette, couverture…), car il propose une 18 kg. Le sèche-linge étant toujours si peu efficace….nous recourons à la bonne vieille méthode de la corde à linge à l’intérieur de Sukha…ummmmhhh !! Effet garantie …

En début d’après-midi, nous embarquerons sur une gabarre pour une balade sur la Dordogne. A neuf sur un bateau pouvant accueillir cinquante personnes, la guide fut donc très disponible. En plus du côté purement historique, nous auront pu voir différentes espèces d’oiseaux rapace, oie du Canada, grue cendré, aigrette, cygne….mais pas de trace du martin pêcheur. Nous passerons devant la grande et prestigieuse école d’aviron qui a obtenu un très grand nombre de titres mondiaux et olympiques. 

Nous nous rendrons dans une ferme pour du Woofing, mais notre arrivée à l’improviste de correspondra pas au planning de sa propriétaire….donc rendez-vous lundi prochain. D’ici là nous nous adonnerons à notre « métier » de touriste en visitant le nord de la Dordogne.

Beaucoup moins réputé et touristique que celui du sud, qu’allions nous y faire…. ???? Rien de prévu….la totale inconnue. Nous partons à la pêche aux infos dans un office de tourisme mais….l’inspiration n’est pas vraiment là.

Il ne nous a fallu que quelques kilomètres après avoir quitté Bergerac en direction du nord, pour trouver un changement radical dans le paysage, plus de vigne, plus de vallon boisés de diverses variétés d’arbres mais un relief beaucoup plus plat et l’apparition en nombre de pins. Le style architectural est beaucoup plus moderne et urbain…..bref beaucoup moins à notre gout.

Moins de possibilité de bivouac…..restons zen….cela ira mieux demain.

Pour trouver une parfaite quiétude nocturne ….(oui….cela rime !!), rien de tel que le parking de l’abbaye Notre Dame de Bonne Espérance à Echourgnac.  

Sa fondation remonte à 1868 par les moines de Port-Salut, ils y installèrent une fromagerie créant ainsi le plus ancien fromage du Périgord, la Trappe d’Echourgnac. Depuis 1923, des sœurs cisterciennes les ont remplacées, et affinent toujours le célèbre fromage à la liqueur de noix. Elles fabriquent également pâtes de fruits et confitures.

Bon….il vous manquera l’odeur !!!

 « La qualité des produits, fait d’abord la grande cuisine ». Les amoureux du « bien manger » seront servi, le Périgord est à cet égard un véritable trésor, à chaque saison apporte son lot de saveurs et de parfums. Truffes, noix, foies gras, distilleries traditionnelles, miels, huiles artisanales ainsi que les vins aux bouquets intenses qui mettent nos sens en éveil et qui comme les femmes ont des robes et des parfums (précisons que cet écrit est de Sandrine).

Le Périgord a aussi ses écrivains, ses mondains, ses artistes, savants, rebelles, aventuriers et traites, qui ont marqués le territoire et notre histoire.

Etienne de La Boétie, Michel de Montaigne, Joséphine Baker, François Auguiéras, l’homme de Cro-Magnon, Jean Galmot, Cyrano de Bergerac, Pierre de Bourdeille, Marie de Hautefort, François de Salignac de la Motte – Fénelon, Eugène Le Roy, Charles de Gontaut-Biron, Antoine de Tounens, Fernand Desmoulin et enfin …..Enrico Macias….Euh ! Non  pas lui.

La ville de Brantôme disait quelque chose à Sandrine…..donc en voiture Simone !!!

Une de nos brochures, indiquait sur notre route, le village de Saint Aquilin avec ses nombreux manoirs et châteaux…..euh !!!! Ils devaient être bien cachés donc nous continuons notre chemin. Nous passerons dans la ville de Saint Astier où est extraite la célèbre chaux et arriverons donc à Brantôme, pour un coup de cœur et une intéressante et étrange découverte…

 Brantôme, la Venise du Périgord est une île entourée par la Dronne.

Fondé selon la légende par Charlemagne à la fin du VIIIème siècle, l’abbaye de Brantôme a connu bien des histoires et des évolutions au fil de ses 1200 ans d’existence. Ce sont des moines bénédictins qui s’installèrent en premier au pied de la falaise dans des abris troglodytiques. Même si l’exploitation, à différentes époques, de ces derniers par des carriers a « quelque peu » dénaturé le site ; leur visite n’en sera pas moins riche d’enseignement.

A l’intérieur de la falaise, nous découvrirons «  la grotte du jugement dernier »et ses bas-reliefs sculptées dans le roc…..et là….respect !!! Nous ne nous attendions vraiment pas à tel chef-d’œuvre qui pour nous, est à inscrire parmi les plus surprenants que nous ayons vus jusque-là.

Le circuit touristique de la ville est des plus complets avec ses 41 panneaux signalant les principaux points d’intérêts. A signaler la particularité architecturale du clocher datant du XIIème siècle qui ne repose pas sur l’église mais sur un surplomb rocheux. Il est le plus vieux campanile de France100470

Notre « étrange découverte » se fera dans un bâtiment monastique qui abrite le musée Fernand Desmoulin. Peintre et graveur académique, illustrateur et portraitiste de personnalités de la IIIème république et grand ami entre autres d’Emile Zola, Desmoulin malgré ses qualités artistiques avec notamment ces illustrations dignes de photos…n’a pas eu la reconnaissance qu’il espérait tant….

Mais sa « particularité » fut la courte période de 1900 à 1902 pendant laquelle il s’adonna à  rentrer en contact avec les esprits; la pratique du spiritisme était très en vogue au début ce siècle. Desmoulin, homme perturbé et ayant connu beaucoup de malheurs et de déconvenues, trouva à priori refuge et thérapie dans ces pratiques médiumniques. Pendant ces dernières, différents « esprit » firent dessinés par sa main une série de dessins et parfois lui feront écrire des textes. Il s’agira principalement de portrait d’une grande finesse empli d’esprit mystique et très loin de son conformisme habituel. L’exécution était parfois si rapide que la vue ne pouvait suivre le geste.

Chacun se fera son idée de ce vaste et étrange sujet, mais le résultat artistique est là et ne peut que nous amener à la réflexion. Les photos étant interdites, les curieux pourront aller voir monsieur Google…