DU 3 AU 6 JUIN 2023 / EN PAYS CATHARE………..FRANCE

Après le passage de la frontière, ne sachant pas trop où aller, je propose à Sandrine de nous diriger en pays Cathare.

En 2016, nous nous en étions déjà imprégnés en parcourant le nord de l’Aude.

Cette fois-ci, notre petite excursion dans le sud de ce département sera pour le plus connu des château Cathare…..Peyrepertuse.  

Le village de Duihiac situé juste en dessous du château, nous accueillera pour deux nuits…

Situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Perpignan, nous emprunterons une route agréable et traverserons vignes, vallons et petits villages. 

Vallonné mais aussi pentu avec la montée du Grau de Maury qui nous offrira de belles vues sur la vallée et sur le château de Quéribus. 

N’étant qu’à trois kilomètres du château, nous y serons de bonne heure…idéal pour éviter la foule !!

Peu de place pour les CC, mais à cette époque de l’année, nous pourrons encore nous garer juste à côté de l’entrée…

Suivant la lumière, la distance ou l’angle de vue, il arrive souvent que l’on ne distingue pas la forteresse de Peyrepertuse tant elle fait corps avec la crête rocheuse…. 

Le château initial date du XIème siècle, il appartenait au comté de Besalu, petite contrée catalane qui rejoindra celui de Barcelone un siècle plus tard. 

Au XIIème siècle, certains chrétiens de la région adhérent à un nouveau mouvement, le catharisme. L’église catholique romaine ne l’entend pas ainsi et les déclare hérétiques. Le Pape Innocent III lance une croisade contre eux où spoliation et recours aux armes sont autorisés. Le roi de France n’y participe pas.

Il faudra attendre la croisade contre les « Albigeois » pour que Louis IX prenne possession de Peyrepertuse en 1240. Ce dernier étant encore en pays hostile, il fera entreprendre d’important travaux de fortifications et le dotera de toutes les innovations permettant une défense active. 

Ses dimensions sont impressionnantes, le vaisseau comme certains le surnomme se déploie sur 300 mètres. Certes le temps, les guerres, les pillages ont fait leurs œuvres tout au long de son histoire qui s’étale sur un millénaire…. 

Peyrepertuse est le plus grand des châteaux cathares, du haut de sa barrière rocheuse, il domine 360°. 

Rentrons….

Malgré son état de ruine, avec les principaux éléments architecturaux restants, on arrive à se faire une bonne idée, l’imagination de chacun fait le reste pour se plonger dans l’ambiance de la « forteresse imprenable »….Une fois passer la première enceinte, on trouve un ancien logis du XVème qui accueillait la garnison sur deux étages. 

Avec tout le confort….de l’époque ; là un évier !!

Puis, nous nous sommes dirigés dans le « donjon-vieux ». 

La cour donne accès à la demeure du gouverneur et à l’église qui remonterait au XIème. 

Une nouvelle enceinte, d’autres bâtiments, les 4 citernes, des caves, des greniers, une « glacière naturelles »….tout avait été étudier pour tenir pendant les sièges.

Oups…..une belle marche, !!! 

D’importants travaux de restaurations ont et auront encore lieux pour sauvegarder ce site. La barrière rocheuse n’est pas large, les falaises ne sont jamais très loin….le document remis à l’entrée est bien fait et nous dirige bien dans le dédale des ruines et de la végétation qui est bien présente. 

On accède au donjon San Jordi par l’escalier Saint Louis taillé à même la roche..

Bati par la volonté du roi et …surtout par les bras et la sueur de ses « sujets », San Jordi à 800 mètres d’altitude sera le symbole de la domination du royaume de France  

La vue est de plus en plus impressionnante 

De là, les châteaux de Peyrepertuse et Quéribus sont les seuls à se voir et à pouvoir communiquer directement. A eux deux ils surveillent tous déplacements de la mer jusqu’aux Pyrénéens. Avec les tours et autres châteaux émaillant la région, il fallait environ 3 heures pour prévenir le siège de la sénéchaussée basée à Carcassonne.

Fin de matinée, nous redescendons à l’aire service de Dulhiac. Après avoir repris quelques forces, nous n’allions pas rester à la callée et décidons de faire une petite rando d’une petite heure…aller. Pour nous rendre prés d’un ancien moulin ….. mais surtout un petit bras de rivière avec ses « baignoires » naturelles…..

La question…. « Y aura-t-il de l’eau » ? ……

Du moulin….bof, il ne reste plus grand-chose …

L’eau est bien comme sur le prospectus…une palette de couleur et de clarté… 

Peu d’eau…avançons un peu plus…

Et puis….elles étaient bien là….pas trop de monde, une température d’eau…étonnement…correcte….

Un bon cocktail pour que nous finissions dans l’eau !!! 

Je pense que vous l’avez compris…nous avons bien aimé notre séjour en pays Cathare.

Le 5 juin, nous longerons la cote de Port Leucate à Sigean…..Juste à coté de la « réserve Africaine » nous élirons domicile….plus précisément, au château du Lac.

C’est là qu’un couple de vigneron accueille les camping-cars via France-Passion.

Gentillesse, sourire, conseils touristiques et œnologiques, bien évidement seront au rendez-vous…

Laurent, le vigneron, a reprit le domaine qui est dans sa famille depuis 4 générations. Sa femme Barbara l’a rejoint et c’est avec passion qu’ils produisent et vendent en directe…. vins, muscat et Carthagène ; qualité, engagés en HVE, ils sont en transition BIO…..

Le Domaine du château du lac….comme son nom l’indique…possède un château !!

Ce dernier est en très mauvais état…1 000 M² de surface. Mais seul les murs sont debout….Laurent avec quelques personnes de sa famille ainsi que des amis….sont en train de le restaurer. Mais de son aveu…c’est un chantier qui durera au moins « Sept générations !!! ».

Après la dégustation, Barbara nous fera visiter le chantier et nous racontera l’histoire de ce château….un vrai scénario de cinéma.

Entre les deux guerres mondiales, le château appartenait à un riche aristocrate. Ce dernier aimait recevoir, il organisait de somptueuses et couteuses fêtes dans sa belle demeure et menait « grande vie »….bon…. il n’avait pas de camping-car !!!

A force de dépenser…sans compter…l’argent viendra à lui manquer. Il décida de dépouiller son beau château en vendant tout ce qui pouvait l’être à l’intérieur mais aussi la charpente, les huisseries, les escaliers de tailles….

Pendant la deuxième guerre mondiale, le duc se rapprocha des forces occupantes et devint un officier SS. A la libération, il comprit vite que le vent allait tourner pour lui….

Un proverbe dit « un malheur n’arrive jamais seul »….en effet dans le même période, il perdit sa femme….

Depuis toujours, l’arrière-grand-père de Laurent s’occupait entre autres de la vigne du château. Proche du propriétaire, il lui proposa de sauver sa fille…qui n’avait rien à voir avec les affaires collaborationnistes de son père, il la cacha puis la fera passer en Angleterre.

Le duc sera fusillé par les alliés…

Sa fille s’installera et fera sa vie en Angleterre. Pour remercier son sauveur, elle lui offrira la totalité du domaine ….depuis « le château du lac » est resté dans la famille Parnaud….

Le 6 juin sur les conseils de Barbara, nous ferons une belle randonnée à travers bois, garigues et marais salans jusqu’à la mer. Nous partagerons cette découverte avec un charmant couple.

La suite…un petit séjour sur les rives du canal du midi….