18 ET 19 03 / LES SOURCES DE OUM ER RABIA ET MIDELT

A notre entrée au Maroc, nous nous réjouissions de l’état des routes…peut-être un peu vite !

Car même si le réseau est correct dans l’ensemble et souvent en cour d’amélioration, il n’en reste pas moins « piégeur» (trous, crevasses, effondrement partielle, long dos d’ânes ressemblant à des vagues…) . Sans oublier les grands taxis les rois de la route et les petits taxis les princes qui se jouent des règles de sécurité, les enfants,  les ânes et calèches en tous genres, chiens, vélos, piétons …

La ligne blanche est simplement là pour la déco, mais il faut le reconnaitre, le chauffeur de Sukha a vite pris les habitudes locales ! Danger au rond-point, parfois c’est priorité à droite, parfois à gauche et….parfois c’est un mixte !!!

Les contrôles routiers et radars mobiles sont très nombreux, mais les touristes ne sont « jamais » arrêtés.

Bref, méfiance et vigilance sont de rigueur.

Au fur et mesure que nous avançons, il se confirme une riche diversité des paysages. De plus ces derniers changent très rapidement, nous passons de collines verdoyantes à des champs de pierres en quelques kilomètres.

 

 

La ville d’Ifrane, appelée «  la petite Suisse » est surprenante. En effet, dans les années 1930, les Français construisirent une station de style Alpin ; on retrouve donc planté au milieu de l’Atlas des maisons pimpantes au toit rouge et parfois même des chalets. Les Marocains aisés  s’y pressent en hiver, le reste de l’année, la même classe sociale envoie leurs enfants étudier à la prestigieuse université Al-Akhawayn

 

Sur les conseils de Jo et Didier de Haute-Loire, rencontré à Moulay Idriss, nous partons à la découverte des sources de Oum-er-Rabia qui sont située au sud d’Azrou à une cinquante de km de route, plutôt rock’n roll.

 

 Décrire ces sources est assez difficile, outre les dizaines de sources qui jaillissent des rochers et forment des cascades, il se dégage une ambiance très particulière.

Au fond d’une gorge, le long du sentier qui mène à une falaise et du cour d’eau principal en contre bas, on découvre des cabanes et petites maisons très rudimentaires faites de bois et feuilles de palmier (80 % sont là pour accueillir l’artisanat touristique mais le reste sont des habitations ….. !!!!

 

 Nous nous attendions presque à  l’apparition d’un Hobbit, le lieu nous a fait penser, à un décor de Tolkien……

 

Quittant ce lieu magique, un peu tard et n’ayant pas trouvé de camping, nous connaitrons la joie et le bonheur de conduire…………….de nuit ………..une vraie expérience de vie….et de stress !!!

Le lendemain, plusieurs surprises, nous attendent…

Il fait 2.5° contre 20°  la veille ( certes nous sommes à 1500 m), puis dés le début de l’ascension du col de Zad ( 2180m), nous rencontrons la neige et…..les sociables singes Magot, en traversant les forêt de cêdres. 

 

Nous rencontrons………beaucoup de neige ………mais heureusement la route est parfaitement dégagée

Avant  d’arrivée à Midelt, encore de nouveaux paysages nous attendent

 

 

Nous avions choisi d’aller au camping municipal de Midelt qui se trouve en plein centre-ville car plus pratique pour la visite que nous avions prévue. Ce dernier n’est pas retenir, parqué en rang d’oignons derrière un mur sans aucune vue, avec un accueil médiocre, et en plus cher…….

 

Notre guide, Lonely Planet, nous indique que le monastère des Monts de l’Atlas n’est qu’à 1km 500 ? nous partons donc à pied . Ayant du mal à trouver notre chemin, nous demandons à un charmant monsieur qui se trouve être détaché à une antenne du ministère de l’intérieur devant lequel nous nous trouvons. Nous expliquant que c’était un peu compliqué, il nous affecte une personne pour nous y conduire .  Nous en sommes………..ravis

Nous sonnons à la porte du monastère où vivent des moines, sans trop savoir ce que nous allions y découvrir….

A l’intérieur, seule la chapelle est visible par le public et la visite nous sera faite par le frère Jean-Pierre qui est l’un des deux rescapés de la tragique exécution des moines de Tibhirine  en Algérie …

Nous avons passé un long moment avec ce vieil homme chaleureux, plein de sincérité, de sagesse, de passion qui d’abord nous a décrit la provenance des icônes qui ornent la chapelle, leurs histoires et légendes qui en découlent. Nous étions comme des enfants à l’écouter, s’ensuivit un échange sur la tragédie, sur ces suites et sur le film réalisé.

Impossible de vous retranscrire les sentiments qui nous ont envahis en quittant Frère Jean-Pierre.

Nous aurions pu, ne pas nous arrêter dans cette ville sans intérêt touristique, nous aurions pu abandonner, ne trouvant pas notre chemin et au final….

cette rencontre fortuite, sera pour nous un grand moment dans notre voyage mais aussi un grand moment de vie.

Le monastère de l’Atlas

A la sortie, pas de voiture du ministère de l’intérieur…..les deux taxis auxquels nous ferons signe, ne s’arrêterons pas et c’est donc sous une pluie battante que nous rejoindrons Suhka……